mercredi 28 avril 2010

Antigone (Henri Bauchau)


 
 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/5184JK2KNDL._SL500_AA300_.jpgIl y a des textes qui marquent. Qu'on n'oublie pas. Même quand le temps a passé. Des phrases. Un rythme. Un texte riche dont on n'a pas encore compris tous les secrets.
 
Antigone est l'un des plus beaux mythes antiques. L'un des plus modernes peut-être. Mais Bauchau a su lui donné, comme Jean Anouilh, une dimension humaine. Mais il l'a fait sous la forme d'un roman (qui fait suite à Oedipe sur la route). Son Antigone est forte, courageuse. Elle suit son père sur la route, jusqu'au bout. Puis rentre à Thèbes pour y découvrir les massacres de la guerre. Au lieu de s'effronder, elle n'en devient que plus forte. Henri Bauchau crée tout un univers autour d'elle. Elle n'est plus seulement l'Antigone qui se sacrifie pour enterrer son frère. Elle a une vie, des amis, des choix. Une véritable vie. Elle existe. Réellement.
 
La langue est belle. pure. Mélodieuse. Comme le chant d'un aède. Elle fascine. Raconte. Pose de nombreuses questions. Elle nous fait réfléchir sur nous-même et surtout sur le monde. Car la plume d'Henri Bauchau est ouverture sur le monde. Sur l'univers. Elle est poème. Caresse et aiguillon. Elle subjugue.
 
Mais surtout, c'est un texte touchant car terriblement humain. Nous aussi nous suivons Antigone jusqu'au bout. Nous pleurons avec elle. Nous nous révoltons. Nous aimons. Nous marchons dans ses pas, comme elle a marché dans ceux d'Oedipe.
 
Une merveille de la littérature française. A lire juste après avoir découvert Oedipe sur la route, autre très grande oeuvre.
 
Résumé : Lumineuse, féminine, intrépide, l'Antigone d'Henry Bauchau nous est peut être plus présente que celle des dramaturges. Et sans doute fallait-il un roman pour vraiment incarner les passions de la jeune mendiante qui, après avoir suivi son père, le roi aveugle, des années durant jusqu'au terme de son parcours, contre toute prudence prend le chemin de Thèbes avec l'espoir d'empêcher la guerre entre les fils de Jocaste, ses deux frères tant aimés. Commence alors pour elle une suite d'épreuves, de doutes, d'humbles joies et d'inexorables déchirements.

Lu également:
Oedipe sur la route
Diotime et les lions

8 commentaires:


  1. Pour l'instant je me suis promis de lire l'enfant bleu!


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  2. J'attends donc ton billet pour savoir ce que tu en as pensé.



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  3. Depuis Boulevard Périphérique, qui ne m'a pas emballée, j'ai perdu l'envie de lire Bauchau. Il faudrait peur-être que je me fasse violence pour un nouvel essai.


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  4. Je n'ai pas lu ce livre, je ne peux donc pas comparer. Mais ça vaut vraiment le coup!



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  5. C'est une merveille, encore plus fort que la pièce d'Anouilh à mon avis, parce qu'Antigone y gagne en profondeur. Depuis, je suis en amour avec la plume sublime de Bauchau.


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  6. Allez, c'est décidé, la prochaine fois que je vais à la librairie, je l'achète ! Trop tentant !


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  7. Je préfère quand même la pièce d'Anouilh mais ce roman est sublime!



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