mercredi 9 septembre 2009

Si c'est un homme (Primo Levi)

Billet commun avec Kalistina.

J'ai lu ce livre il y a longtemps, mais Kalistina publiant un billet aujourd'hui; j'ai décidé d'en profiter pour en faire un billet.

Je l'ai lu il y a très longtemps, mais je m'en souviens parfaitement. C'est un de ces livres qui marquent, il me semble à jamais, le lecteur. On ne peut qu'être bouleversé à cette lecture. Un grand coup de poing au creux de l'estomac. Une blessure au coeur. Pour toujours. L'écriture de Primo Levi est claire. Juste. Parfaitement en place.

Même si on connaît les horreurs de la guerre, ce livre est essentiel. Essentiel pour comprendre. Pour se souvenir surtout. Se souvenir de cette trace indélébile. Celle qu'on portait, que porte toujours ceux qui en ont réchappé. Celle que nous portons tous, en tant qu'être humain, face à cette déshumanisation.

Il n'est pas facile de parler d'un tel livre. Il dit tout en lui-même. De la souffrance. De la peur. De l'humiliation. Mais aussi de la force. De l'espoir. Il dit tout de cette lutte acharnée qui se joue en l'homme, entre l'immense et le misérable. Il dit tout des choix possibles. Que peut-on bien faire après ça?

Indispensable.

Résumé : Ce livre est sans conteste l'un des témoignages les plus bouleversants sur l'expérience indicible des camps d'extermination. Primo Levi y décrit la folie meurtrière du nazisme qui culmine dans la négation de l'appartenance des juifs à l'humanité. Le passage où l'auteur décrit le regard de ce dignitaire nazi qui lui parle sans le voir, comme s'il était transparent et n'existait pas en tant qu'homme, figure parmi les pages qui font le mieux comprendre que l'holocauste a d'abord été une négation de l'humain en l'autre. Si rien ne prédisposait l'ingénieur chimiste qu'était Primo Levi à écrire, son témoignage est pourtant devenu un livre qu'il importe à chaque membre de l'espèce humaine d'avoir lu pour que la nuit et le brouillard de l'oubli ne recouvrent pas à tout jamais le souvenir de l'innommable, pour que jamais plus la question de savoir "si c'est un homme" ne se pose. De ce devoir de mémoire, l'auteur s'est acquitté avant de mettre fin à ses jours, tant il semble difficile de vivre hanté par les fantômes de ces corps martyrisés et de ces voix étouffées.

14 commentaires:

  1. Je l'ai lu il y a quelques années également et comme toi, j'en garde le souvenir d'un livre fort qui remue le lecteur et le marque à jamais. Un incontournable !

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  2. Je me souviens aussi d'une lecture très "dure" à lire... Dans le même "genre", il y a "L'écriture ou la vie" de Semprun.

    Rien à voir: j'ai sorti le 2ème trésor de ma Malle!

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  3. Je ne l'ai toujours pas lu et je pense bien qu'il va falloir que j'y remédie un jour ou l'autre :)

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  4. A lire et à faire lire. Même si le sujet n'est pas des plus gais.

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  5. Je suis tout à fait d'accord avec toi.


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  6. Je vais aller voir ça.


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  7. A ne pas lire un jour de déprime.


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  8. C'est tout à fait vrai.


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  9. Je vois que nous avons eu le même ressenti.

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  10. Et ça reste très difficile d'en parler.


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  11. Lu cette année, après des années (?) d'attente en LAL, mais quel livre!!! A lire absolument. Toutes les deux avez bien fait d'en parler, pour décider de nouveaux lecteurs.

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  12. J'espère que ce sera le cas...


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  13. En effet, c'est un livre très marquant que j'ai lu moi aussi il y a quelques années et que je ne suis pas prête d'oublier, comme tous les livres sur ce thème d'ailleurs!

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  14. Celui-là m'a quand même plus marqué que les autres.


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